Troisième jour des débats, au soir, l'accusé a la parole. Blême de visage et voix fluette, il ânonne une déclaration spontanée minimale. Le soir des faits : « Nous rentrons vers 23 h 30, je me sers un digestif. Alexia va dans la chambre. Elle revient au salon, demande un rapport, je refuse. Elle me reproche de ne jamais être là, donc moi comme d'habitude je fuis, et là une dispute a commencé. Je l'ai frappée, étranglée.
− Cela reste court, Monsieur Daval.
− Nous avions beaucoup de disputes par rapport à notre relation de couple. Notre situation de couple était très compliquée. Elle avait des soucis, j'avais des soucis. »
Le couple cherchait à avoir un enfant. Elle, souffrant du syndrome des ovaires polykystiques, avait débuté une procréation médicalement assistée fin 2016. Lui, sujet à des problèmes d'érection, suivait un traitement fortement dosé par voie orale (Spedra 200 mg). Mais comme l'a expliqué le docteur Tracqui, médecin légiste, devant la cour d'assises : « L'impuissance masculine est psychogène dans 90 % des cas. Les médicaments qui sont prescrits servent surtout à améliorer la confiance en soi. S’il n’a pas cette confiance, il peut prendre autant de Spedra qu'il veut, il ne bandera pas. » Et Jonathann Daval n'avait pas confiance en lui. La pression qu'il subissait le ratatinait davantage encore.
« Elle voulait absolument avoir un enfant, c'était toujours : avoir un enfant. J'en avais envie, je le voulais, mais avec mes problèmes d'érection, c'est assez compliqué. »
Le président tente d'instaurer un échange avec l'accusé, dont la parole, rare et pauvre, n'éclaire en rien son acte. Soudain, Jonathann Daval cesse de répondre. Il a pâli.« Vous suivez toujours, M. Daval ? » Il vacille, les bras des gendarmes se tendent pour accompagner sa chute, et lentement, ils l'allongent sur son banc. L'accusé a fait un malaise, l'audience est suspendue, et reprend le lendemain sans encombre, pour la suite de l'interrogatoire.
« J'étais en rage »
« Hier soir, j'ai voulu provoquer chez vous des explications, dit le président. Reprenons. Pourquoi vous servez-vous un digestif en rentrant ?
− C’est pour retarder le coucher.
− Vous vouliez fuir votre épouse ?
− Oui. Alexia revient au salon pour avoir une relation, je m'oppose. Elle me fait des reproches : “Tu t'occupes pas de moi, t'es pas un homme.” Alors je prends les clefs de la voiture pour sortir. Elle a voulu m'en empêcher. Elle me dit : “T'as pas à sortir, t'as bu.” Elle m'a pris les clefs, ça a commencé dans le couloir. Je lui reprends et elle me les reprends. Il y a un échange de coups, puis ça va dans les escaliers. Je lui reprends les clefs, et là elle m'a mordu. J'ai pété un câble, ça m'a mis hors de moi, j'étais en rage. Je n'ai jamais eu cette douleur-là. » Il lui cogne la tête contre le mur, la frappe au visage. « J'ai tapé avec les mains. Des coups de poing, des coups de poing oui. L'accumulation des reproches que j'ai subis toutes ces années. La colère. La rage.
− Ça n'était jamais arrivé ?
− Non, c'était la première fois, je n'avais jamais donné de coups de poing à quelqu'un. J'étais en colère, et les mots continuaient à sortir malgré tout, alors je l'ai étranglée pour qu'elle se taise. Les coups étaient rapides, et c'est parti sur la strangulation. J'étais en colère, au point d'aller jusqu'à la mort.
− Vous vouliez la mort ?
− Elle était bloquée contre la rambarde, elle ne pouvait pas tomber tout de suite. Je lui ai donné la mort, oui. Quand on étrangle comme ça, c'est pour donner la mort. »
C'est la première fois que Jonathann Daval admet explicitement avoir voulu la mort d'Alexia, mais, toujours, demeure le mystère des instants qui ont précédé le meurtre. Les avocats de la partie civile tentent de faire admettre à l'accusé une version qu’il n'a pas dite encore, et qui serait la vérité, et cette vérité serait plus sombre qu'il ne veut l'admettre. Le premier jour, Me Gilles-Jean Portejoie avait émis l'hypothèse – inédite en trois ans – d'un viol post mortem, du fait de la présence de spermatzoïdes dans le vagin, sur la culotte et le short de la victime. L'accusé a sobrement nié, affirmant – comme il l'a toujours fait – qu'ils avaient eu un rapport sexuel deux jours avant les faits. Ce qui est compatible avec les constatations médico-légales, a confirmé le professeur Tracqui, qui ne voit aucun argument positif en faveur d'un viol post mortem.
Me Caty Richard, elle aussi, pose de nombreuses questions pleines d’intonations théâtrales, variant les tons et les grimaces, mais l'accusé Daval ne s’épanche pas. Il a été retrouvé des traces d'un somnifère dans le sang d'Alexia : qui prend un somnifère avant de faire l'amour ? L’accusation croit, elle, à la « soumission chimique », pour la tuer. Mais les concentrations relevées par le médecin légiste ne correspondent pas à une dose suffisante pour altérer les sens d’une personne droguée à soin insu. L'avocat général attaque : « Nous ne croyons pas au fait qu’elle vous a demandé un rapport sexuel Monsieur Daval. Vous mentez.
− Non. Je ne mens pas. »
La théorie de l'accusation, comme celle de la partie civile, est c'est celle de la rupture amoureuse. Alexia lui a annoncé qu'elle le quittait, il l'a tuée. C'est le scénario typique qui mène à de nombreux féminicides. La pauvreté des explications données par l'accusé engendre une frustration chez les êtres rationnels, qui veulent comprendre, donner un sens à l'horreur qu'ils ne peuvent appréhender. Ainsi, ils comblent cette lacune dans le récit par l'ajout d'une explication rationnelle et plausible, qui ne peut être réfutée, sinon par les dénégations d'un accusé qui a tant menti.
« Vous êtes complètement déconnecté de ce couple, Monsieur Daval »
En plaidoirie, la défense s'érige contre cet exercice, rappelant en creux qu'il faut étayer ses accusations. « Que s’est-il passé, le soir des faits ? Ce soir-là, il n’y a pas de crise, il va y avoir une dispute. Alexia lui a-t-elle demandé une relation sexuelle, on n’en sait rien. La réalité du dossier c’est que Jonathann, vous devez faire sans lui, parce qu’il a trop menti. D’ailleurs, vous ne devriez jamais croire », plaide Me Schwerdorffer.
C'était une dispute, l'éclatement d'une rage soudaine et inattendue, qui a été permise par une tension générée par le délitement du couple, car ce délitement est admis par l'accusé, étayé par des SMS et des témoignages. « Notre relation et nos rapports sexuels se sont beaucoup dégradés après le mariage. Ce soir là je ne suis pas d'accord pour une relation. Je savais que je n'allais pas pouvoir combler ma femme. » Ses problèmes érectiles apparaissent dérisoires face à l'épaisseur du mystère du passage à l'acte, mais tout de même, ils pèsent sur le couple. Alexia envoie un jour à une amie : « Enfin il a réussi ! » Marie-Pierre, une amie du couple, témoigne : « Je savais que Jonathann ne la touchait plus, elle m’en parlait. Elle a commencé à m'en parler quand elle voulait avoir un enfant. » La jeune femme gaie, entreprenante et plein d’égards pour son entourage, s'assombrit. De nombreux SMS envoyés à son mari montrent le désarroi d'Alexia face à ce désamour apparent. « Tout ça c'est de ma faute, je suis chiante, je ne peux pas avoir d'enfant, j'ai un mari qui ne s'occupe pas de moi. Je vais courir et peut-être ne jamais revenir », écrit-elle, ou encore : « rentre, je suis seule... ça fait deux ans que je suis seule… » Et puis : « Mon mari ne peut pas me faire d'enfants, tant pis pour moi », et aussi : « Mieux vaut être seule que mal accompagnée ». Le désarroi d'Alexia se mue en reproche, elle ne supporte plus l'apathie de son mari. « Arrête de trembler, arrête de mettre la main devant la bouche, arrête de courber le dos, prends confiance en toi », lui dit-elle un jour.« Ce qu'on sait d'Alexia Daval, c'est qu'à certains moments, elle était agressive. Ça n'est pas salir sa mémoire de dire ça. C'est une femme normale, comme vous, comme moi. On a le droit de le dire. Quand on voit les SMS, on constate que ça va pas du tout », plaide Me Schwerdorffer. Elle lui reprochait sa transparence en public et son manque d'attention en privée. « Vous êtes complètement déconnecté de ce couple, Monsieur Daval. Vous comprenez que c'est dur pour une femme ? Dans la fuite on n'affronte rien, Monsieur Daval. C'est pas la meilleure des attitudes si on veut sauver son couple », lui lance son avocate Ornella Spatafora, l'associée de Me Schwerdorffer. « Elle est malheureuse, elle commence à être agacée, les reproches sont de plus en plus présents. Elle n’en peut plus de cette situation. Et Jonathann ne comprend pas. Au lieu d’affronter sa femme, il n’est pas là », plaide-t-elle. Alexia est désormais en proie au doute. Cette femme déterminée et pleine d'assurance se heurte à l'homme qu’elle aime et qu'elle ne comprend plus. « J'ai besoin de tes bras qui me serrent, de tes mains, de tes yeux, de ton odeur, de tes lèvres, de ta voix, de tes rêves. Si tu m'aimes, prends soin de moi, comble-moi, je t'aime », lui a t-elle écrit un jour.
Il s'est enfermé dans un mutisme qui l'a effacé progressivement de la surface du couple. C'est elle qui, seule, porte ce couple qui s'étiole, ce couple désormais constitué de deux individus qui s'éloignent peu à peu. Il dit : « J'évitais toute discussion qui portait à conflit. » Fin août 2017, Alexia fait une fausse couche ; de cet événement, le couple ne parle pas. Cela étonne le président. « Quand elle a perdu le bébé, elle se plaignait des absences de Jonathann, elle se sentait seule, par moment ils ne se parlaient plus », dit Marie-Pierre.
« Un enfant se présente, c’est la joie d’une grossesse, l’enfant est ensuite perdu et vous n’en parlez pas ? Comment savez-vous qu’elle n’est pas affectée si vous n’en avez pas parlé avec elle ?
− J’ai pas compris.
− Personne ne peut croire qu’Alexia n’était pas affectée par cette fausse couche.
− C’était encore un conflit supplémentaire, on n’en parlait pas. »
« Pour moi, ce sont des gens qui se sont vraiment aimés »
Alexia ne va pas bien. Jonathann Daval parle des « crises » de sa femme. Il avait d'abord servi ce scénario pour expliquer la survenance des faits. Des symptômes ont existé (goût métallique dans la bouche, amnésie), qui sont attestés dans le dossier, et pourraient être de type épileptique, selon les médecins experts. Jonathann Daval parle également de violences. « Vous décrivez les crises de façon précise, vous dites qu’elle était méchante et qu’il lui arrivait de vous battre. » C’était des coups de pieds, dit-il « beaucoup moins violents » que les coups qu'il a lui-même portés avant de l'étrangler, précise-t-il. Hors crises, il arrivait à Alexia, rapporte-t-il, de lui donner des coups pendant son sommeil car il ronflait, le forçant de temps à autre à faire chambre à part. Les derniers temps, Alexia avait perdu beaucoup de poids. La nourriture devenait pour elle une obsession : elle pesait chaque aliment et obligeait son mari à manger comme elle. Au lieu de raisonner son épouse, il fuyait. En cachette, il se rendait chez sa mère deux fois par jour. Pour la voir, d'abord, car selon ses dires, Alexia refusait qu'il la voie, et pour manger. S'il rentrait tard du travail, c'était qu'en réalité qu'il était allé dîner chez sa mère, avant de partager la maigre pitance servie par Alexia. Il avait même bidonné une excuse auprès de son employeur, pour justifier des absences – son asthme lui imposait de se brancher deux fois par jour à une machine à respirer, sise chez sa génitrice.
Pour se préserver d’une confrontation avec sa femme qui pourtant pourrait sauver leur couple, Jonathann Daval ment pour fuir la crise qui s'est installée depuis quelques mois. « J’étais témoin à leur mariage, dit Mélanie, une amie du couple. Pour moi, ce sont des gens qui se sont vraiment aimés. Mais un ou deux ans avant le drame, il y avait des conflits, un manque de dialogue qui a dégradé la situation. » Ce sont deux personnalités qui s'opposent. Alexia pilote le couple, Jonathann suit, parfois de très loin. Lors de la signature pour l'achat de leur maison, il est absent – au travail. Il ne choisit pas les meubles, la décoration, les peintures de leur foyer, tout comme il n'a pas décidé d'avoir un enfant. Il s'est soumis à la volonté de sa compagne ; peut-être craignait-il de la perdre, ou peut-être n'était-il pas capable de fonctionner autrement.
Leurs amis et la famille d'Alexia, qui était aussi la famille de Jonathann, tant ils l'avaient adopté et le choyaient, voyait toujours un couple heureux, des amoureux complices. Ils n'avaient jamais renvoyé une autre image. Leurs tempéraments respectifs n'avaient pas encore rompu l'harmonie qui avait débuté un jour de 2005 où une jeune femme, belle comme le jour et quelque peu effrontée, vint poser ses lèvres sur celles d'un jeune adulte mal dégrossi, petit, « bouboule » à l'époque, qu'aucune fille n'avait jamais intéressé malgré ses 21 ans. Elle l'avait invité à sa fête d'anniversaire, et l'avait présenté à ses parents. Jonathann Daval prenait une importance nouvelle, et embarquait pour une nouvelle vie, tranquille et douillette, au sein de la famille Fouillot.
Son adolescence ne fut pas désastreuse. Il avait beau faire l'objet de moqueries en raison de son physique disgracieux, lesté d'un corset pour traiter une scoliose (« Quasimodo ! »), il n'était pas dépourvu d'amis, il en possédait même d'excellents. Depuis sa naissance, le 16 janvier 1984, les événements notables de sa vie s'étaient résumés à la séparation de ses parents avant qu'il ait l'âge de comprendre ces choses-là, et à la mort de son père, à un âge où l'on ressent douloureusement ces pertes-là. Jonathann Daval a 13 ans, il développe des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) qui s'illustrent par des rites de vérification très contraignants et un sens maladif du rangement et de la propreté. Ces rites perdurent encore aujourd'hui, en prison.
« Ce n'est pas ce que j'appelle un manipulateur »
Pour comprendre les ressorts psychologiques qui ont fait d'un homme mou et fuyant le meurtrier de sa femme, les experts proposent des analyses. Tony Arpin, psychologue, a longuement examiné l'accusé, et avant d'aller pérorer sur le plateau télé de Cyril Hanouna, l'expert a livré ses conclusions à la cour d'assises de Vesoul. L'expertise, qui consiste notamment à faire dessiner un arbre au patient, est réalisée à la mi-2018, un mois avant que Daval ne serve aux enquêteurs la théorie du complot des Fouillot. Il évoque un garçon « fluet, timide, réservé, toujours au bord des larmes et s'exprime d'une voix chevrotante ». Pour lui, Daval présente des symptômes d'agression sexuelle survenue dans l'enfance, cela ressort des TOC. Cela ressort également de son dessin d'un arbre, dit-il, un arbre rabougri aux racines tortueuses, qui masquent un tronc. « Tout cela est à mettre en relation avec les blocages sexuels ultérieurs. » Daval « ne supporte pas la rupture, il a besoin d'une constance, d'une attention permanente. Il présente un aspect manipulateur qui a pour objectif de préserver son image. Ce n'est pas un homme, c'est un enfant, il est resté avec un esprit infantile et quand il doit assumer, il fuit. » Comment expliquer le passage à l'acte ? « Un mot a dû déclencher cette fureur qu'il avait en lui depuis longtemps, qui renvoie à un traumatisme archaïque de sa petite enfance, explique-t-il. Il n'existe que par ce que les autres font exister de lui. C'est une personnalité-caméléon, il réagit comme on voudrait qu'il réagisse et s'adapte à ses différents environnements. »
Le premier expert psychiatre, le Dr Carpentier, a examiné Daval à la même période, la veille de son rendez-vous chez le juge, lors duquel il échafaudera le mensonge du complot. Ce psychiatre attribue une « dangerosité criminologique » à Jonathann Daval. Il insiste sur l'aspect dissimulateur de Daval. Il observe une « désaffectivation de son propos et une forme de toute puissance ». Il décrit « un homme dans la toute puissance de son secret, qui accorde une place primordiale au non-dit. »
Le Dr Jean Canterino a examiné Jonathann Daval en 2019, après qu'il eut admis l'ensemble des faits. D'emblée, il informe la cour et les jurés qu'une hypothyroïdie lui a été diagnostiquée en prison. Ce mal peut être à l'origine des troubles érectiles, d'ailleurs, depuis qu'il est traité, il a des érections, pas tous les matins mais plus souvent qu'avant, rapporte le psychiatre. Cette information arrive bien tard dans les débats, et apparaît dérisoire après tout ce qui a été dit, mais, rationnelle et médicale, elle n'est discutée par personne. L'expert poursuit : « Il y a très clairement une pathologie de personnalité. Il a une personnalité obsessionnelle. L'agressivité est totalement refoulée chez Monsieur Daval, mais cette construction est fragile. La réapparition du refoulé a été explosive d'un point de vue psychiatrique, comme on a pu le voir à la gravité des faits. » Puis : « L'obsessionnel a un fonctionnement très particulier : il ne peut pas distiller ses frustrations. Il accumule, il accumule, et un jour ça déborde. Et quand ça déborde c'est très violent parce que tout part d'un coup. Il y a un contraste net entre sa biographie et son acte. » Toute puissance, manipulation ? « Ce qu'il évoque de sa vie conjugale n'évoque pas vraiment la toute puissance », dit-il simplement, marquant son désaccord avec son confrère. Il poursuit. « Monsieur Daval, ce n'est pas ce que j'appelle un manipulateur. Il y avait une agressivité refoulée qui a explosé. Et puis, comme il est toujours obsessionnel, il y a une tentative dérisoire de refouler à nouveau ce qui s'est passé. Le manipulateur, c'est celui qui veut avoir les gens dans la main. Lui, ce qu'il veut, c'est ré-encrypter ce qui s'est passé. Et ça n'est pas possible. »
Randall Schwerdorffer s'adresse au Dr Canterino : « Tout le monde s'attend à ce que l'homme dans le box ressemble à l'horreur de son acte. J'ai l'impression que c'est plus compliqué que ça, docteur ? » demande Randall Schwerdorffer.
« Vous avez raison », répond l'expert.
La salle est comble, les parties civiles se serrent sur les bancs. « Le moment est venu d'entendre la famille d'Alexia Daval », annonce le président.