Cédric Berny, « menteur, manipulateur » , incendiaire meurtrier

Cédric Berny, « menteur, manipulateur » , incendiaire meurtrier

Cette chronique et ses dessins ont été initialement publiés sur Street Press.


Philibert était un teuffeur de 61 ans, condamné par une légère déficience mentale à demeurer adolescent toute sa vie. Certains l'ont dit « un peu benêt », la justice établit : handicapé à 80 %. Il écumait le monde de la nuit depuis les années 1980, faisait par son grand âge figure de grand-père des « free parties » et attirait la sympathie des jeunes délurés qui « s’éclataient » dans les raves à ses côtés. Philibert était un DJ excentrique collectionneur de vinyles, dépeint en homme foncièrement gentil et généreux. Il invitait n’importe qui chez lui, jusqu’à s’attirer des ennuis pour tapage, dans son petit appartement de Vanves.

Le corps calciné de Philibert a été retrouvé chez lui le 8 février 2014, gisant le long de la baie vitré. « Tout était dévasté. L’appartement avait beaucoup brûlé et le sol était recouvert d’un épais magma noirâtre, résultat de la fonte de milliers de vinyles », détaille ce mardi 14 décembre 2016, à la cour d’assises de Nanterre, le commandant P., qui a dirigé l’enquête. Le feu est parti du canapé-lit. L’autopsie révèle de nombreuses blessures : un os du cou cassé et la tempe fissurée. La victime a été tabassée avant de périr par le feu.

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La cour d'assises de Nanterre jugeait Cédric Berny et trois autres personnes pour des violences et le meurtre par incendie de Philibert. (Illustration : Guillaume Duchemin)

Trois accusés écoutent, prostrés et déconfits, le récit du policier. Jonathan, grand brun de 28 ans mal rasé, a parfois les yeux rougis. Thomas, blondinet de 25 ans au nez épaté, est comme figé. Julian a 23 ans, un léger embonpoint, la peau mate et une moustache duveteuse. Il est, comme ses coaccusés de violences en réunion, pétri de culpabilité. Un quatrième accusé siège dans son box. De petits yeux noirs rentrés, un visage bouffi, des cheveux blonds en courte queue de cheval, c’est le bouillonnant Cédric Berny, dit « Le Belge », 28 ans, qui comparaît pour des faits de destruction par incendie ayant entraîné la mort.

7 février 2014. Dans le huis clos d’un studio à Évry, les quatre jeunes conspirent dans la brume de shit. Ce sont tous des teuffeurs. Jo, Thomas et Julian, qui se connaissent depuis leur enfance passée dans un petit village aux confins de l’Aisne et de la Marne, ont rencontré Cédric Berny en rave. Le Belge a décidé de dépouiller Philibert, qu’il a rencontré un mois plus tôt en rave et chez qui il a réussi à se faire inviter. Berny est un homme au phrasé agressif, survolté en permanence, qu’on imagine sans peine exalter ses copains défoncés à la MDMA.

Pour les convaincre, Le Belge fait miroiter des milliers d’euros en espèce, beaucoup de drogue et du matériel hi-fi de pointe. Car en plus d’être DJ, Philibert serait un dealer. Pour le voler sans peine, il faut neutraliser Philibert. Berny a décidé de faire cela au Subutex pilé, pour que, réduit en poudre, les lascars le fassent absorber à son insu à la victime. Sniffé, ce substitut à l’héroïne rend terriblement malade et devrait mettre Philibert hors d’état de s’opposer à ses cambrioleurs. Il est minuit passé et voilà l’équipage qui file dans la nuit, direction les Hauts-de-Seine.

« C’est complètement parti en javel »

La bande s’installe chez Philibert. Chacun son coussin, car le propriétaire est un peu psychorigide, presque maniaque. Musique, drogue, soirée « classique » avec Philibert. Julian raconte être mal à l’aise en sa compagnie. Il est très maniéré et aime bien les jeunes gens. Il faut dire que Berny, pour exciter ses amis, a tenté de faire passer Philibert pour un vieux pervers. La soirée se passe, Philibert sniffe le « Sub », mais rien ne se passe, car ce n’était pas la bonne came : on ne retrouvera pas d’opiacée à l’autopsie. L’hôte est à peine patraque suite à l’ingestion de cette substance jamais identifiée. Le plan initial s’écroule. Les trois suiveurs se lassent. Déjà Julian s’habille, les deux autres se lèvent.

Berny, naturellement surexcité, commence à se monter la tête. Il ne sait pas quoi faire pour sauver la mise, mais refuse de partir bredouille. Et soudain : « C’est complètement parti en javel, il lui met une claque, une grosse claque, avec la paume, ça a fait un bruit sourd », raconte Julian à la cour. Philibert crie : « Aidez-moi ! Il va me tuer ! » Mais les trois, tout dégonflés, s’éclipsent en vitesse. Ils montent paniqués dans la voiture, se trompent de route et repassent un quart d’heure plus tard en bas de l’immeuble au moment où Berny sort. Il a les bras chargés de disques durs et de matériel hi-fi. « Il n’est pas prêt de sortir ! » leur lance-t-il. Il est plus de 5 h du matin, les quatre repartent au studio d’Évry. Puis Jo, Julian et Thomas repartent vers leur village, près de Château-Thierry, à 100 km de là.

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Jo, Julian, Thomas et Berny chez Philibert. (Illustration : Guillaume Duchemin)

Moins de deux heures plus tard, le commandant P. pousse la porte de l’appartement calciné et découvre le corps de Philibert. L’enquête se concentre sur la téléphonie : la victime a été en contact avec un numéro non identifié cette nuit. Les enquêteurs appellent les autres contacts de ce 06 au propriétaire inconnu. Deux personnes, Marie et Emma, révèlent qu’il s’agit du portable de Berny. Quelques semaines auparavant, Berny leur a annoncé son intention de dévaliser Philibert. Le 9 février, il leur avait avoué, ainsi qu’à Prisca – la locataire du studio d’Évry – que le vol commis chez Philibert s’était « mal passé ». Ils avaient laissé la victime très mal en point. Il faisait également une allusion vague à un incendie et portait des chaussettes tachées de sang.

« Ils faisaient un peu péquenauds paumés »

Berny est finalement interpellé le 19 février. Il nie en bloc. Ce sont les trois autres qui, selon lui, ont ourdi le plan. Ce sont eux qui ont frappé la victime et mis le feu à l’appartement, après avoir dépouillé Philibert de liasses de billets et de kilos de drogues diverses. Les trois lascars sont cueillis au fond de leur campagne. « Ils étaient morts de frousse, clairement pas habitués. Ils faisaient un peu péquenauds paumés », raconte le commandant. Ils n’ont appris l’incendie que plus tard et semblent dévastés par les conséquences de leur folle équipée.

C’est leur version des faits, corroborée par les témoins, qui est reprise par l’accusation. La drogue en quantité et les liasses ? Pure invention de Berny, il n’en a jamais retrouvé la trace. D’ailleurs, selon sa sœur, partie civile au procès, Philibert n’était pas un dealer. Finalement, Berny explique à l’audience que Philibert était en fait la nourrice d’un autre dealer, un dénommé Chrysto. Appelé à témoigner, ce dernier nie et qualifie de « délire » le discours de Berny.

Aucun élément matériel n’incrimine Berny, mais les témoignages de Prisca, Emma et Marie le désignent. C’est ce qu’on appelle un « faisceau d’indices » accablant. À l’une des trois filles, il a écrit de la prison pour qu’elle adapte sa déposition à la version qu’il tente de faire avaler aux juges. À une autre, il a confié avant les faits : « Les vinyles, ça brûle bien, c’est parfait pour effacer les traces. » Toutes l’ont entendu fanfaronner sa maîtrise du feu.

« Il est dingue ce type, il raconte tout »

Et puis, surtout, il y a le témoignage de Salim, l’ex-codétenu de Cédric Berny. En juillet 2014, Salim a contacté les policiers pour leur raconter les confidences de Berny. Ce dernier lui a demandé d’approcher Prisca et Marie, afin qu’elles détruisent des éléments incriminants et qu’elles disent certaines choses aux enquêteurs, afin d’accréditer sa thèse. Salim est actuellement au Maroc et n’a pu être contacté par la cour d’assises, qui doit se passer de son témoignage oral.

Sur le procès verbal lu à l’audience, Salim rapporte des détails précis :

« Apparemment, après que les trois gars soient partis (Jo, Julian et Thomas), le vieux ne voulait pas lâcher un ordinateur, je crois un truc comme ça, alors Cédric l’aurait frappé, mais je ne sais pas comment. Après, Cédric lui aurait sauté dessus et l’aurait étranglé avec sa ceinture. Il m’a même précisé que dehors, il portait toujours un treillis et que c’était la ceinture de son treillis. Cédric m’a expliqué que le vieux saignait de la bouche et qu’il suffoquait, qu’il lui avait pété une artère ou je sais pas quoi dans la gorge, du coup, il aurait arrêté de l’étrangler et aurait mis le feu à l’appartement, car le vieux était en train de mourir. Il m’a dit avoir incendié un matelas, je sais juste qu’il a utilisé un produit qu’il avait pris dans la salle de bain. Cédric m’a expliqué qu’il avait attendu que le feu prenne bien et que le corps commence à brûler avant de partir en courant. Il m’a précisé qu’il voulait être sûr que le corps avait bien brûlé, pour qu’il n’y ait pas d’empreintes. » Salim ajoute : « Il est dingue ce type, il raconte tout. »

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(Illustration : Guillaume Duchemin)

Ceux qui observent Berny pensent que Salim n’a peut-être pas tort. Dans son box, l’accusé s’envole dans des tirades incohérentes, crie au complot lorsque le président le contredit et demande à faire des pauses cigarettes quand il en a marre. Il est constamment sous médicaments, pour compenser son exceptionnelle consommation de drogue de naguère. Une absorption massive, comme peu en sont capables, ont déclaré plusieurs témoins (« C’est un surhomme », témoigne un ex-toxicomane).

« Une vie chaotique depuis presque toujours »

Berny fait peur à tout le monde, parce qu’il est violent, parce qu’il ment, parce qu’il manipule, qu’il prend énormément de drogue et mène une vie chaotique depuis presque toujours.

« L’histoire de votre famille est un peu compliquée », euphémise le président. Ça débute à Charleroi. Enfin, dans la banlieue de Charleroi, où il naît en 1989. Il a sept frères et sœurs et vit avec sa mère, séparée de son père et recasée avec son beau-frère – le frère du père. « Que faisait-il, ce beau-père ?, questionne le président. – Il ne faisait rien : il buvait et jouait à la pétanque », répond Berny. Le père, lui, ne fait rien non plus. Il est en ménage avec la meilleure amie de la mère.

En 2001, la mère et une petite sœur de Berny périssent dans l’incendie criminel de leur maison – on a jamais su qui était l’incendiaire. Il va vivre chez son père, coureur invétéré, qui emmène la demi-sœur de Cédric aux soirées échangistes qu’il fréquente. Pendant ce temps, son demi-frère part avec la troisième compagne de son père et ses sœurs sortent avec des amis de son père, de 20 ans leur aîné. « Quand je raconte ça à un psy, il se perd très vite », concède Berny.

Ça se passe très mal entre lui et le paternel. Placé dans une école « d’handicapés, car j’étais hyperactif », il quitte le système éducatif à 12 ans, fugue sans arrêt et vit de petits boulots au noir, alors qu’il n’a que 13 ans. Le président n’y croit pas : « Serveur à 13 ans, ça devait se voir ! – J’étais pas serveur, j’étais au bar ! C’est facile », explique très sérieusement l’accusé, qui depuis le box se met à servir une pinte imaginaire. À 17 ans, un 31 décembre, il est mis à la porte par son père. Et le voilà sur la route.

Incendies en série

Il intègre le milieu des teuffeurs et fréquente les autonomes. SDF, il vit dans des squats et chez des connaissances. « Il a le profil punk à chiens et vit de rapines », explique le commandant P. Il court les rave-parties et devient dealer ambulant. C’est avant tout un toxicomane, qui dépanne sur le lieu des teufs qu’il fréquente sans cesse. Il vit de petits trafics, fait des allers-retours en prison. En 2011, son fils naît dans une maternité de Lille. « À l’époque, j’avais une crête, des rangers, un treillis et un keffieh, faut avouer que ça passait mal », concède-t-il.

Le bébé à peine né, Berny installe un micro squat dans la chambre de la maternité, sort les bières et les sachets de drogue et rameute ses copains de cachetons. Les infirmières horrifiées appellent les services sociaux, qui décident de lui retirer son enfant. Berny en vitupère encore dans son box, tout prêt à craquer de nouveau. Un peu plus tard, un feu de poubelles ravage une partie de la maternité. Berny était aller fumer des joints dans le local. Tout le monde pense qu’il est l’incendiaire, mais il n’y aucune preuve.

Il repart sur la route avec la mère de son fils, Océane. Des mois plus tard, alors que le couple vivait dans un squat, Océane se réveille en pleine nuit. Son matelas est en feu. Cédric se tient à côté, un bidon d’essence à portée de mains. À la cour d’assises, Cédric Berny nie en bloc, prétextant que c’est elle qui a voulu s’immoler avec le matelas, et qui lui l’a sauvée. À la barre, Océane résume sa relation ainsi : « Il m’a battue, séquestrée, a tenté de me tuer. »

Et puis il y a ce jour où Berny a incendié une cabane près du squat de Conflans-Sainte-Honorine qu’il occupait. D’après son père, son premier incendie date de ses 3 ans. Sa sœur ne peut pas confirmer. Perrine est venue témoigner en sa faveur, avec beaucoup de tendresse. Jeune femme blonde de 26 ans à la voix douce, dont le visage a été abîmé par un grave accident de la route. Ils ont vécu ensemble jusqu’à l’incendie de la maison familiale et ne se sont vus que « trois ou quatre fois depuis », explique-t-elle. Elle est émue et Cédric, dans son box, sourit.

Perrine reprend l’histoire familiale, puis excuse son père, indisponible. Son visage s’assombrit. « Cédric n’est pas au courant. » Elle se tourne vers lui : « Papa a eu un accident de voiture et a eu les deux jambes coupées. » Elle pleure, Cédric pleure. Cédric hurle. Cédric se met en boule. L’audience est suspendue.

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L'appartement de Philibert brûle dans la nuit, tandis que les quatre amis s'échappent. (Illustration : Guillaume Duchemin)

Ceux qui ont connu Cédric après Perrine, c’est-à-dire en teuf, ont une vision plus noire du personnage. « Cédric Berny est décrit comme mythomane, affabulateur, hyperactif, très dangereux, toujours complètement défoncé, rapporte le commandant P. C’est un personnage bizarre : à la fois enjoué et pleurnichard, très très particulier, tordu. Il pensait vraiment qu’il allait s’en sortir pas trop mal. L’abus de drogues de synthèse, ça fait des dégâts », poursuit-il.

Emma, métisse de 29 ans à la mise impeccable, évoque un homme ingérable, « qui mentait sur tout, ses amis, sa famille. Tout cela pour qu’on puisse le plaindre et s’apitoyer. Rien n’est jamais de sa faute, c’est toujours les autres », résume-t-elle. Prisca, petite femme de 21 ans en habits larges, a assisté aux préparatifs de « l’opération Philibert » et a fréquenté l’accusé quelques mois. Elle n’est pas très précise sur les faits. Son problème, comme celui d’autres témoins, c’est qu’elle était à l’époque tout le temps défoncée. Tout le monde ne tient pas les amphétamines comme Berny. Mais elle se souvient qu’il était très énervé et déterminé à nuire à Philibert, pour lequel il éprouvait une haine récente, mais solide, sans que l’on sache pourquoi.

« Je ne sais même pas s’il savait dire bonjour »

Malika, qui prend la suite, n’a vu Berny que deux fois, mais en garde un souvenir net. *« C’était quelqu’un de très hyperactif, très atypique », qui l’a frappée un jour lors d’une altercation dans un squat, près de Trappes. Elle poursuit : « Il n’était pas attentionné, pas sensible, n’écoutait pas les gens. C’est quelqu’un de très vicieux et manipulateur, menteur. Inhumain, on peut dire. Je ne sais même pas s’il savait dire bonjour. » Berny est appelé à réagir à cette salve : « Elle ment. » La cour s’étonne d’une réponse si lapidaire. « C’est tout ? questionne le président. – Ben, vous voulez que je fasse des phrases courtes ! » Berny se vexe.

Accablé, il continue à tempêter, comme pour illustrer les propos de ses anciens amis. Les experts psychiatres, enfin, y apportent la matière scientifique, qui va venir comme un mortier sceller la personnalité hors norme de Cédric Berny. Le Dr Pascal énumère sobrement les affections de vie qui ont façonné l’accusé dans son enfance : « Plus on apprend de choses sur le registre familial, plus on voit qu’il été dans une nasse. »

Il explique que les troubles de la conduite de l’enfant ont débouché sur des troubles de la personnalité, ce qui fait de lui un homme au profil psychopathique, qui présente tous les signes des « états limites » : intolérance à la frustration, impulsivité (« mauvais contrôle pulsionnel »), auto et hétéro agressivité, lien social extrêmement fragile et relation à la loi conflictuelle. « Il se présente plus comme un objet victime du destin que comme un objet délibérant », estime l’expert. L’avenir d’un tel profil est : une vie de détenu, de délinquant, de criminel ; une amélioration due à des évènements de vie positifs et un traitement adapté et suivi ; la mort jeune, du fait d’un comportement à risque.

« Brûler quelqu’un vif, c’est pas commun »

La question de la pyromanie de Berny a pesé sur les débats. Il a même été question un temps qu’il ait débuté sa série par le meurtre de sa mère et de sa sœur, en 2001. Les autorités belges n’ont pas poussé l’enquête et sa sœur, à l’audience, a assuré que c’était impossible. En dehors de cela, sa vie est jalonnée d’incendies criminels. Peut-on en conclure qu’il est un authentique pyromane ? Par déontologie, les experts psychiatres refusent de trancher. « On ne peut évoquer la pyromanie, car l’accusé récuse toute tendance », explique le Dr Prosper, second expert psychiatre, qui rejoint en tout point son confrère sur les troubles de la personnalité.

L’avocat général, également. « Cédric Berny, c’est quatre sur quatre, il remplit toutes les conditions ! » s’exclame le magistrat au quatrième jour du procès. Ses réquisitions déroulent sans encombre le scénario macabre et aligne dans des phrases effrayantes toutes les tares de cet accusé exceptionnel : « Brûler quelqu’un vif, c’est pas commun, mais Cédric Berny n’est pas quelqu’un de commun. Ce qui m’a frappé, c’est cette dangerosité exceptionnelle. » Il requiert « l’élimination sociale » de Berny, la peine maximum, la réclusion criminelle à perpétuité.

« Est-ce lui qui a allumé le feu ? »

Les avocats se succèdent ensuite : les peines demandées pour Jo, Julian et Thomas sont sévères. Les défenseurs tentent alors de minimiser leur rôle, brandissent la conscience honteuse de leurs clients, qui jamais, jamais « ne se comporteront de nouveau ainsi », dit l’un d’eux. Puis l’avocate de Berny plaide l’acquittement – suivant la position de son client – pour les faits de destruction par incendie ayant entraîné la mort. Elle relève qu’il y a « des témoignages certes, mais aucun élément matériel » : « Cédric est violent, certainement dangereux, mais comment peut-on être certain que l’incendie n’est pas accidentel ? Est-ce lui qui a allumé le feu ? »

Après quatre heures de délibérations, Jo et Thomas sont condamnés à deux ans, dont 15 mois avec sursis, Julian à deux ans, dont 18 mois avec sursis. Ils demeurent libres. Cédric Berny est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Il a fait appel.

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